Accepter ou ne pas accepter... ? [Free~]

Une jeune fille à la frimousse étrange, tout autant que son nom, était occupée à se balader en ville. Balader n'est sans doute pas le bon mot, la bonne façon de le dire. Non. Le plus juste serait de dire qu'elle était occupée à chercher frénétiquement où avaient bien pu passer Ken et Chikusa. Ces deux-là étaient partis en vadrouille -comme à son habitude, Ken n'en avait fait qu'à sa tête, et Chikusa l'avait suivit pour le surveiller car il n'avait rien d'autre à faire- et n'étaient toujours pas revenus. Chrome, de nature inquiète et toujours soucieuse de ce qui arrive à ses connaissances, s'était alors précipitée au dehors de Kokuyo Land pour les retrouver.

Les rues de Namimori n'étaient pas un terrain qu'elle connaissait bien, mais elle avait néanmoins fini par se familiarisés un peu. Du moins, elle arrivait à situer deux ou trois endroits, et grace à cela, arrivait à se repérer plus ou moins ; l'école, Kokuyo Land, et l'hôpital. Malgré tout, c'est un peu perdue et essouflée que la jeune fille au eye patch se retrouvé devant la batisse qui portait un nom qu'elle ne prit pas le temps de lire. Elle fit quelques pas, attirée par la bonne odeure, puis finit par rentrer dans ce qui semblait être un restaurant. Ca sentait le poisson. Et comme elle était Japonaise, Chrome (alis Nagi) devina facilement que c'était un restaurant de Sushi.

Quoi qu'il en soit, Ken et Chikusa n'étaient pas là. D'ailleurs il n'y avait personne. Normal quand on y pense, c'est pas tout le monde qui viendrait manger des Sushi à dix heures du matin... D'ailleurs pourquoi le restaurant était ouvert ? Elle n'en savait rien. Maleureusement, malgré la bonne odeure et son ventre qui gargouillait -normal quand on ne mange que des crasses, des sucreries et autres déchets qui détériorent la santée-, Chrome se résigna à s'en retourner dans la rue. Mais c'était sans compter la joyeuse et prenante bonne humeure du Père de Takeshi Yamamoto, que Chrome ne connaissait pas, qui sortit par une porte (menant sans doute aux cuisines) et ouvrit grand les yeux en voyant la jeune demoiselle stagnant devant l'entrée. Il sourit de toutes ses dents, et -arborant un air chaleureux- lui montra une chaise devant le bar, l'incitant ainsi à s'assoir au comptoir.

« Mais... Je n'ai pas de quoi payer...»

« Allons allons, pour une jeune fille aussi mignonne que toi c'est gratuit ! ;D »

La jeune fille, l'air contrit, prit place sur le tabouret et observa en rougissant le Père de Yamamoto commencer à faire des Sushi. Pour le coup, quelqu'un comme Tsuna aurait sans doute prit l'homme pour sosie du Dr. Shamal, mais Chrome prit le compliment en rougissant et en faisant ce qu'on lui disait... Après tout, Ken et Chikusa étaient sans doute occupés quelque part à s'empiffrer de sucreries.

"PfffPfff... PfffPfff..."

C'était avec une allure rythmée et soutenue que Ryohei parcourait les rues de Namimori pour son entraînement matinal. Vêtu d'un jogging de couleur orange qui ne le laissait pas inaperçu, le sportif suivait le parcours habituel qu'il s'était fixé. Il avait normalement pour habitude de partir plus tôt, mais ce matin-là, la fatigue semblait avoir été au rendez-vous car le réveil s'était fait difficile, en raison de son entraînement forcené d'hier. Il était donc parti plus tard que d'habitude, et malgré l'insistance de sa jeune soeur pour qu'il avale quelque chose avant de partir s'échauffer, il avait préféré ne rien manger de peur de retarder davantage son entraînement. Et c'est pourquoi il commençait maintenant à être affamé car, à dix heures, il aurait déjà dû être chez lui et avoir pris son petit déjeuner. Mais ce n'était pas la faim qui allait l'empêcher de poursuivre sa course, après tout, elle n'était qu'une simple formalité et un petit échauffement insignifiant pour quelqu'un de sa trempe.

"Je tiendrai bon à l'extrême !"

Et c'est avec cette ferme résolution en tête, qui ne se différenciait pas tellement de celles des autres jours pour ce garçon au tempérament extrême, que Ryohei continua dans sa lancée avec la détermination d'aller jusqu'au bout de son parcours quotidien, même avec un ventre vide.

"PfffPfff... *gargouillements*... PfffPfff... *gargouillements* J-je... Je dois surmonter ça ! *gargouillements*..."

Ryohei parcourut encore quelques mètres avant de ralentir son allure et d'arriver à un arrêt total. Il se tint à ses genoux en respirant bruyamment, avant de porter ses mains à sa tête tout en la secouant violemment.

"Gaaaah, c'est une épreuve extrême trop dure à surmonter ! J'ai trop faim ! Kyoko... Je veux manger... Aaah, finalement, même la faim peut venir à bout de quelqu'un d'extrême..."

Le garçon affamé laissa retomber ses bras ainsi que sa tête et poursuivit ses lamentations un peu trop bruyantes sur son estomac vide qui ne cessa de gargouiller, avant de remarquer qu'il n'était pas loin du restaurant tenu par la famille de Yamamoto.

"Oh, quelle chance extrême ! Je vais avoir de quoi manger !"

Bien sûr, à dix heures du matin, il était peu probable que le restaurant soit ouvert aux clients, mais si Yamamoto était là, il ne refuserait sûrement pas de lui donner quelque chose à manger. Ryohei ne réfléchit même pas à l'éventualité que Takeshi soit parti à son propre entraînement et fonça en direction de l'entrée de la bâtisse qui constituait le petit restaurant appartenant aux Yamamoto. Arrivé devant, il afficha un sourire de satisfaction et se permit d'entrer sans prévenir. Cependant, la première chose qu'il fit en arrivant à l'intérieur ne fut pas comme il l'avait prévu d'appeler son ami, mais de rester à demi-figé en voyant la petite figure frêle attablée qui lui était familière.

"Aah, tu ne serais pas un des amis de Takeshi ? Si tu le cherches, il est déjà parti pour son entraînement de base-ball, mais tu peux prendre un siège si tu veux ! Tu pourras tenir compagnie à la petite !"

Tel fut les premiers mots du père de Yamamoto en voyant arriver Ryohei. Son attitude était en tout point semblable à celle de son fils dont la gentillesse et la prévenance étaient sûrement un caractère héréditaire. Ryohei acquiesça d'un coup sec et le remercia avant de venir s'asseoir à côté de la jeune fille qui n'avait encore émis aucun son. Evidemment, tout garçon sensé aurait vite remarqué qu'elle était très timide, voire farouche, et qu'elle n'était pas tellement enclin à engager une conversation, mais Ryohei de par son naturel prit de suite la parole, et ce de manière un peu brusque.

"Tu es... Euh... Chrome, c'est ça ? Toi aussi tu as faim parce que tu n'as encore rien mangé ? Moi aussi je n'ai rien mangé, mais je ne pensais pas vraiment manger des sushis... Mais pourquoi pas, c'est bon ! D'ailleurs, c'est une très bonne idée, je ferai comme toi maintenant, je mangerai ça le matin ! Je n'ai pas l'habitude de manger trop de poisson le matin, je préfère des plats plus énergétiques et extrêmes, mais il parait que le poisson contient de l'amégo 3... Euh, de l'omago 3... D-de l'omagué 3 ? Enfin bref, un truc bon pour le coeur ! C'est important pour les sportifs d'avoir un coeur avec une santé extrême !"

Le début de conversation ne sembla pas cependant inciter davantage la jeune fille à la poursuivre, probablement parce qu'elle ne savait pas quoi dire ou comment réagir, mais Ryohei la continua tout seul.

"Mais tu sais, Kyoko me parle souvent de toi ! Elle me dit toujours qu'elle s'inquiète pour toi parce qu'elle n'a pas souvent de tes nouvelles... Et c'est pas bien de la faire s'inquiéter !"

Ryohei se mit alors à taper la table de ses poings et à fixer du regard la jeune fille apeurée dont l'immédiate réaction fut un sursaut, avant relâcher ses épaules et de regarder devant lui.

"D-désolé, c'est juste que... Je ne voulais pas... Enfin...Hmm... Je trouve ça extrême que tu arrives à tenir le coup avec tous ces combats extrêmes que nous livrons avec Sawada ! Mais fais attention à toi et n'hésite pas à passer du temps avec Kyoko, je suis sûr qu'elle serait ravie de te voir... Enfin bon... Profitons de notre repas à l'extrême !"

Ryohei cessa de parler et se prépara à manger, ou plutôt engloutir le repas qu'on allait lui servir. La préoccupation qu'il avait pour Chrome venait probablement de son instinct de grand frère qui lui faisait voir en elle comme une sorte de petite soeur, d'autant plus qu'elle avait le même âge et la même fragilité que Kyoko, ce qui accentuait la volonté du garçon de se conduire comme un protecteur.
Finalement, le père de Yamamoto acheva de préparer les sushis attendus par les deux jeunes gens et les servit en leur souhaitant bon appétit. Ryohei le remercia ( à l'extrême ) et souhaita à son tour un extrême appétit à Chrome avant d'entamer son repas.